
En 2020, le chiffre d’affaires des TPE-PME s’est contracté de 8 ‚4 %, selon les chiffres donnés par la Caisse des Dépôts. La France et la région Occitanie profitent d’un maillage important de TPE-PME, lesquelles figurent parmi les premières employeuses de France. Ces structures, modestes par leur taille mais très importantes dans la vie économique, ne sont malheureusement pas suffisamment aidées et souffrent d’un manque de considération des pouvoirs publics. La région, par ses dimensions, peut montrer son utilité dans le contexte de la pandémie de coronavirus. Voici quelques pistes pour permettre aux entrepreneurs et chefs d’entreprises de survivre à la crise.
La France a la chance de pouvoir compter sur des TPE-PME vecteurs de dynamisme dans des régions périphériques qui subissent de plein fouet les effets pervers de la globalisation économique contemporaine. Des entreprises en pleine santé se retrouvent désormais sur la sellette du fait de la cessation d’activités causée par les mesures gouvernementales prises pour faire face à la pandémie de coronavirus. L’imprévoyance du pouvoir – rappelons qu’Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé en janvier 2020, jugeait publiquement que le covid-19 n’arriverait pas en France -, dont la logique réactive a annihilé par avance toutes les mesures prophylactiques qui nous auraient permis de tenir le choc, n’a pas été sans conséquences. Ce ne sont d’ailleurs pas les mesures décidées en urgence qui suffiront à compenser les pertes sèches que les entrepreneurs de l’événementiel, restaurateurs, hôteliers, grossistes et professionnels du tourisme, vont subir.
Les régions sont taillées pour parer à l’urgence. Fortes d’importants budgets de fonctionnement, elles ont la capacité d’appuyer le tissu de TPE-PME dans les territoires, qu’ils soient ruraux, périphériques ou métropolitains. Une des priorités de l’après-crise sera notamment d’évaluer la santé des structures. Trop de chefs d’entreprise renoncent à demander un audit par un professionnel, les coûts et les démarches afférentes les décourageant. Une région peut aider en la matière, en prenant à sa charge une partie de la facture. L’audit est une étape qui ne doit pas attendre une mesure de sauvegarde judicaire, mais qui peut intervenir en amont pour permettre aux entreprises de corriger des défauts et des erreurs de gestion coupables.
Deuxième mesure primordiale : la formation du chef d’entreprise et de l’auto-entrepreneur. Des hommes et des femmes qualifiés dans leurs métiers d’origine peuvent avoir des compétences limitées en matière de gestion juridique et comptable. Il faut les aider et les former. C’est encore une tâche qu’une région bien dirigée peut prendre à sa charge. De la même manière, l’accompagnement des dirigeants pour la numérisation de leurs activités doit être encadrée, pour qu’elle soit la plus efficace possible. Cette formation continue doit aussi s’accompagner, pour les dirigeants désireux de changements, d’opportunités régionales de reconversions mettant en valeur leur parcours de créateurs d’entreprises s’appuyant sur des bilans de compétences précis et objectifs.
Troisième chantier prioritaire : le mal-être professionnel. Les salariés savent pouvoir compter sur l’assurance-chômage et la médecine du travail, contrairement aux auto-entrepreneurs. Faiblement représentés, en dépit de nouvelles structures telles que le Syndicat National des Indépendants, les « indépendants » sont exclus de la solidarité nationale, sujets à la dépression et aux tristement célèbres « burn-out » qui n’émeuvent personne. Ces maladies du travail et de la vie moderne doivent trouver une réponse que l’entité régionale peut aider à donner, en collaboration avec les professionnels de la santé. Ne laissons plus seuls les créateurs de richesse.
Ces trois chantiers prioritaires de la relance occitane pour l’après-crise se joindront à un paquet de mesures stratégiques destinées aux TPE-PME qui ont le plus souffert des privations récentes. Nous aurons à cœur de mieux penser l’attribution des subventions et de mieux informer sur les modalités d’obtention. En créant un bureau des chefs d’entreprise, comprenant les petites structures selon leur poids réel dans l’économie régionale, nous aurons un lien direct avec ceux qui créent de l’emploi et de la richesse. Ils nous aideront à mieux flécher les moyens alloués par l’Etat pour la relance et l’aide à l’économie, pour que l’économie sociale et solidaire bénéficie aux plus petits plutôt qu’aux plus malins et que les aides ne soient plus captés par les mêmes. Nous croyons aussi que les aides directes, sans évaluation des résultats, ne sont pas le meilleur moyen pour porter des projets ayant un impact concret sur l’emploi et la croissance. La région n’est pas une banque mais une interface qui doit savoir comment les deniers publics sont investis, raison pour laquelle les avances remboursables conditionnées à des objectifs réalisables sont préférables.
La justice et la justesse des investissements seront nos maîtres-mots. Un fonds régional souverain destiné aux artisans, commerçants et plus généralement aux chefs d’entreprise, sera mis en place pour lutter contre la destruction de ceux qui font vraiment vivre notre pays. Ils seront appuyés par des grands chantiers infrastructurels essentiels à leur activité : déploiement de la fibre pour lutter contre les zones blanches, renforcement du réseau ferré, construction de voies rapides dans les départements dits « périphériques ». Nous poursuivons un seul objectif : la prospérité et le bien-vivre. Vous qui créez l’emploi et la richesse êtes essentiels pour l’atteindre.