
- Le Monde
Quelques majestueuses maisons en pierre blonde de Bordeaux, une jolie place bordée d’arcades, une fontaine et, un peu plus loin, la Dordogne.
Vendredi 18 mai, au pied de la place De Lattre de Tassigny, Jean-Paul Garraud, député UMP sortant, “inaugure”, en compagnie d’une trentaine de militants, sa voiture de campagne : “la Garraud-mobile”. Devant ce Renault Trafic de location, bardé de drapeaux tricolores, l’ancien juge galvanise ses troupes : le gouvernement de Jean-Marc Ayrault est “provisoire”. Et il reste donc un mois, avant les élections législatives, pour redonner, pour cinq années nouvelles, une majorité à la droite parlementaire.
Dans un territoire traditionnellement acquis à la gauche, M. Garraud est le seul caillou électoral dans la chaussure de Gilbert Mitterrand, fils de François qui, depuis plus de trente années, enchaîne dans la circonscription tous les mandats, locaux et nationaux, exception faite depuis dix ans de celui de député.
M. Garraud, lui, a conquis cette 10e circonscription de Gironde en 2002, profitant de la débâcle jospinienne. Dix ans plus tard, l’ancien magistrat, figure du collectif de députés de la Droite populaire, espère conserver son siège.
Dans sa circonscription, François Hollande est arrivé en tête au second tour, avec 52 % des voix. Mais M. Garraud sait où grappiller les voix qui ont manqué à Nicolas Sarkozy : ici, Marine Le Pen a dépassé de près de cinq points sa moyenne nationale.
Dès de lendemain de la défaite de M. Sarkozy, M. Garraud a évoqué un “rapprochement” avec le Front national. En campagne, il affiche ses priorités, dans lesquelles on retrouve les thèmes chers à la candidate frontiste : des mesures sécuritaires et la lutte contre l’immigration illégale.
Bons scores du FN
Elu d’une circonscription riche d’emblématiques vignobles, l’ancien vice-président de l’Ecole nationale de la magistrature aime à rappeler ses batailles parlementaires. Il est l’auteur d’une proposition tendant à faciliter la possibilité d’expulser les étrangers condamnés ; d’une autre pour “le droit pour la victime de contester en appel la remise en liberté de son agresseur” ; et il fut le rapporteur de la loi interdisant le port du voile intégral dans l’espace public. […] Lire la suite